Le temps des visites est terminé, cette semaine on passe au choses sérieuses: les entrainements de judo à la japonaise.
En partant je n'était pas sure de pouvoir pratiquer ici, car il n'est pas évident de s'intégrer à un groupe si on n'a pas été recommandé par quelqu'un avant. Mais finalement on me permet d'aller suivre les entrainements à deux endroits différents.
Mardi je commence par l'université de Nittadai.
Les filles ne parlent pas beaucoup et ne sont pas très amicales au premier abord. Seule l'une d'entre elle viens m'expliquer les consignes.
L'entrainement est assez long et s'organise partout de la même façon (celui des enfants que j'avais vu cet été était identique): une séance de taiso et d'étirement, un renforcement musculaire, quelques roulades et des randoris au sol pour finir de s'échauffer. Puis on passe à la partie debout: uchikomi, nagekomi et enfin, les randoris. Tout cela est minutieusement chronométré et on ne nous laisse pas plus de 15 secondes pour changer de partenaire entre les combats avant que le gong de démarrage ne retentisse...
Le premier entrainement est dur car je n'ai pas encore le rythme, et mon corps n'est pas habitué a maintenair un effort intense aussi longtemps. Malgré tout je parviens à finir les 10 randoris de 5min et j'arrive même à en faire tomber quelques unes...
Mecredi direction Teikyo. Non pas l'université où j'avais été lors de mon premier séjour ici en 2007, mais le lycée. Les filles sont donc plus jeunes, et je me dit que l'entrainement sera plus facile que la veille... j'avais tort!..
Ici les filles sont tout de suite très sympa et viennent à tour de rôle m'expliquer ce qu'il faut faire. Il y a pas mal de ceintures blanches, mais attention à ne pas se fier aux apparences: au Japon, on reste ceinture blanche tant qu'on a pas passé la ceinture noire. Nous essayons de communiquer au mieux, moi avec mes quelques mots de japonais et elles qui s'essayent à l'anglais...
L'entrainement se déroule comme hier et dans le même ordre, mais tout est beaucoup plus long. Au final je resterai plus de 3h30 sur le tatami... Et après les 15 randoris de 4 min, j'aurai le droit (youhou!!!) de participer à la séance de renforcement musculaire qui cloture la séance (chose à laquelle j'avais échappé la veille).
Cet entrainement interminable est, à ce jour, celui qui m'a parut le plus long et, à chaque fois que je pensais qu'on avait fini, on faisait quelque chose d'autre...
Jeudi je retourne à Nittadai. Ca y est, j'ai le rythme dans la peau et je fais l'entrainement sans trop de soucis (mis à part quelques petits problème digestifs en début de sénce... mais c'est promis, je ne mangerai plus jamais au Mc do avant de faire du judo!). Après l'entrainement d'hier, 2h30 c'est vraiment trop facile!!
Juste une petite chose à noter, et donc je suis un peu fière: alors que jusqu'alors j'avais fait tous les saluts au fond, derrière les filles, le sensei me demande pour le salut de fin de cours de venir me mettre à côté d'elles... c'est le début de l'intégration! (dommage que cela soit mon dernier entrainement ici...)
Vendredi je remet ça à Teikyo. Une séance que je fini en mode zombie, mais avec le sourire! C'était dur mais ça valait vraiment le coup de le faire. Les filles, qui peuvent paraitre un peu froide au début sont vraiment gentilles et attentionnées (toujours les premières à m'apporter des pansements quand mes pieds se mettaient à saigner pour la énième fois...).
Ce fut une super expérience et cela m'amène à me poser quelques questions:
Comment les filles font-elles pour s'entrainer tous les jours en repétant toujours les mêmes exercices, dans le même ordre, et ce partout où elles aillent, sans se lasser? Et cela depuis des années...
Pourquoi, alors que déja au lycée elles s'entrainent tant, ne sont-elles pas encore plus fortes? En une semaine j'ai dû m'entrainer l'équivalent de 2 mois d'entrainement en France, et je parvenais tout de même à rivaliser avec la plupart d'entres elles...
Mais enfin, que crient-elles donc à longueur d'entrainement??? (quelque chose qui ressemble à "hai desu!")
